1 an

1 an que tu es né mon petit chat. Ce week-end, nous avons soufflé ta première bougie. Déjà. Enfin. Je ne sais pas trop quoi en penser en fait. J’ai un peu angoissé avant cette date. J’ai eu un peu de mal. Je me suis rappelé ces jours juste avant ta naissance. Ceux où je me disais enfin que je lâchais un peu de lest, que j’admettais enfin que je ne contrôlais pas tout. Ceux où j’ai cru qu’une fois que tu serais là tout irait bien et en fait non.

1 an. Aborder ce premier anniversaire n’a pas été facile mon petit chat. J’ai même eu peur de ne pas faire face le jour J. Mais toi comme d’habitude, tu as été parfait. Toujours aussi content de voir du monde autour de toi, et pourtant toujours aussi indépendant. Bluffant de progrès même ces derniers jours, comme si tu cherchais à me rassurer. Tes cadeaux ont eu l’air de te plaire, et surtout tu as mangé du gâteau ! Merde alors, si seulement il y quelques mois en arrière j’avais pu penser un seul instant que ce jour-là tu allais manger un gâteau que je t’avais préparé, j’en aurais pleuré de joie. Et tu l’as fait.

1 an. J’adore te voir évoluer. Oui, j’angoisse aussi, oui j’ai toujours peur, mais tu m’épates tellement… Je sais que les médecins ne t’attendaient pas là où tu en es aujourd’hui, et pourtant. Moi je ne sais pas, je ne sais plus ce que j’attendais. Tout. Rien. Je me revois dans cette chambre d’hôpital, il y a des mois, à demander si ton état allait se dégrader. Si tu allais vivre. Je me revois encaisser le “on ne peut pas savoir” des médecins. Puis quelques jours après leur soulagement visible car oui, tu allais mieux. Puis ces lettres que nous n’aurions pas du recevoir qui annonçaient des maladies terribles. Et en fait non. Et tout le reste. Ces montagnes russes cruelles que nous impose la vie.

1 an. J’adore cette manière que tu as de vivre ta vie en ayant l’air de t’en foutre des épreuves que tu as pu traverser. En plus, tu sais quoi, tu as raison de t’en foutre. Les hospitalisations, les examens, les diagnostics et les non-diagnostics, cette étiquette d’enfant handicapé, toi tu n’en a rien à faire de tout ça. Tu vis ton bonhomme de chemin, comme tout le monde, au quotidien, comme si rien ne t’atteignait. C’est toi qui a la bonne attitude.

1 an. Mon petit chat, je m’excuse pour cette année. Pour ma tristesse, pour mes angoisses, pour ma difficulté à les assumer au quotidien. Parce que moi par contre, toutes ces épreuves me marquent, me déchirent, m’affaiblissent. Excuse-moi aussi si je peux difficilement penser à ta naissance sans avoir envie de pleurer. J’aimerais te dire que c’était le plus beau jour de ma vie, mais je ne peux pas. De ce jour là, je me souviens des 3h48 avant ta naissance. De ma rencontre avec toi. Des 10 minutes où j’ai cru que tu allais bien, même si tu n’étais pas à côté de moi. Du ¼ d’heure qui a suivi où je n’ai pas vraiment compris pourquoi les choses déraillaient. Puis de la douleur qui a obscurci et englouti cette journée. Le jour où on a failli mourir ne peut pas être le plus beau de notre vie. J’aurais aimé, mais à croire qu’il était décidément écrit que notre chemin ne serait pas facile.

1 an. Bon anniversaire mon petit chat, mon bébé courageux. Continue à avancer à ton rythme.
Pour la suite, on verra.